Ibis : Intégrer la BIodiversité dans les systèmes d'exploitations agricoles

Le projet "IBIS" correspond à une volonté commune de très nombreux acteurs (Chambres d'agriculture, Fédérations de Chasseurs, ONCFS, Conservatoires d'espaces naturels, Ministères, Associations, Enseignement, Recherche…) de répondre aux enjeux liés à la biodiversité hébergée au sein des exploitations agricoles.

Elle s'intègre aux outils mis en place par le ministère de l'agriculture en réponse à l'objectif de la Stratégie National de la Biodiversité (SNB) du plan d'action "Agriculture" : Mobiliser tous les acteurs à intégrer la biodiversité dans l’ensemble des politiques publiques et des secteurs d’activité.

Le projet IBIS cherche donc à promouvoir les démarches coordonnées des agriculteurs et de leurs partenaires avec deux objectifs principaux :

- Généraliser les pratiques agricoles favorables à la biodiversité

- Renforcer la sensibilisation et les compétences des acteurs de la filière, de l’enseignement, de la recherche et de l’encadrement agricole

Initié en 2007 et finalisé en 2010 par près de 60 partenaires associés, la méthode "IBIS" est désormais disponible pour tous les acteurs travaillant dans les domaines de l'agronomie et de l'environnement en particulier par ceux qui s'intéressent aux convergences entre l'agriculture et la biodiversité.

A St-Aubin-du-Cormier, dans le cadre de l'appel à projet BIODIVEA (lien), plusieurs diagnostics "IBIS" ont été réalisé sur le site d'exploitation de l'EPL de la lande de la Rencontre, au sein d'exploitations voisines ou d'autres EPL souhaitant bénéficier d'une analyse agroenvironnementale de leur site d'exploitation et des pratiques qui y sont réalisées.

L'objectif de notre EPL est de participer activement à promouvoir les pratiques qui favorisent la biodiversité dans les exploitations agricoles du territoire de notre établissement.

On peut ainsi lister les diagnostics suivants :

2010 :

- Site d'exploitation du LEGTA de Bréhoulou (Fouesnant) - BTSA GPN (2009-2011) et BTSA ACSE

2011 :

- Site d'exploitation de la lande de la Rencontre - Journée de formation à la méthode

- Diagnostics réalisés par Louisiane LEFEVRE dans le cadre de son stage BTSA GPN - 3 exploitations situés sur le bassin versant du COUESNON. Stage encadré par Yves LE ROUX.

2012 :

- Site d'exploitation du lycée agricole Théodord MONOD (Le Rheu) - BTSA GPN (2011-2013) et BTSA ACSE (2012-2014).

- Diagnostics réalisés par Corentin BELLAY dans le cadre de son stage Master 2 (Ecologie et Dévellopement Durable) - 3 exploitations situées sur le canton d'ANTRAIN. Stage encadré par Yves LE ROUX.

> Les comptes-rendus de ces travaux sont disponibles en bas de page.

La méthode IBIS, Intégrer la BIodiversité dans les Systèmes d’exploitations agricoles, consiste à réaliser un diagnostic agro-environnemental global d’une exploitation pour aboutir à des propositions d’évolution de pratiques et/ou d’aménagements visant à mieux prendre en compte la biodiversité dans le système d’exploitation.

C'est une démarche à destination des agents du développement agricole eux-mêmes amenés à conseiller les agriculteurs sur la gestion de la biodiversité.

Elle repose sur une compréhension et une analyse d'ensemble :

► des milieux présents sur l'exploitation et son contexte territorial : la biodiversité présente sur l'exploitation sera très dépendante des potentialités du territoire environnant (contexte pédo-climatique, habitats présents, éléments fixes du paysage, corridors écologiques, diversité de l'assolement et agencement des parcelles sur l'exploitation …),

► du fonctionnement global de l'exploitation : une approche systémique est nécessaire pour rester cohérent avec les autres problématiques de l'exploitation (productions, résultats technico-économiques, organisation du travail…),

► des pratiques de l'agriculteur : les itinéraires techniques sur les parcelles cultivées ainsi que l'implantation ou l'entretien d'infrastructures agro-écologiques conditionnent également la biodiversité présente. Il s'agit d'identifier les enjeux (points forts, points faibles, marges de manœuvre pour améliorer la situation), afin de co-construire avec l'agriculteur un plan d'actions à mettre en œuvre pour aller vers une meilleure gestion de la biodiversité.

► des éléments d'inventaires naturalistes et d'explications sur l'écologie des milieux, pour les agriculteurs qui sont intéressés pour en savoir plus.

Cette méthode est utilisable sur des exploitations en grandes cultures ou en polyculture-élevage, situées sur des milieux allant de la plaine ouverte au bocage.

L'agriculteur joue un rôle actif dans le diagnostic et peut ainsi mieux se l'approprier.

Le diagnostic IBIS estime le potentiel de biodiversité à partir de l'étude des milieux présents sur l'exploitation ("milieux" au sens large : parcelles productives et éléments non cultivés gérés par l'agriculteur) et de leurs modes de gestion. L'évaluation se fait donc par une entrée "habitats" (remarquables comme ordinaires) et non par un inventaire de l'état des espèces. Cependant, pour les agriculteurs intéressés, le diagnostic peut être suivi par des investigations complémentaires naturalistes.

Les informations à rassembler en priorité :

Observer certains éléments comme :

-       Répartition du parcellaire (groupé ou dispersé…),

-       Taille et forme des parcelles,

-       Présence et densité d'éléments fixes du paysage (bois, bosquets, haies, cours d'eau, points d'eau, axes routiers ou ferroviaires…),

-       Localisation du siège d'exploitation, présence de zones périurbaines et d'habitations,

-       Courbes de niveau et pentes (carte IGN) : utile pour comprendre les écoulements de l'eau et repérer les zones plus ou moins humides,

-       Sens du travail du sol (photo aérienne) : utile à comprendre, par exemple, lorsque l'on envisage de préconiser l'implantation de linéaires en découpage parcellaire.

Les données de ce questionnaire permettent :

-       Une première compréhension d'ensemble du fonctionnement de l'exploitation (statut, main d'œuvre, productions…),

-       D'avoir une idée de l'état d'esprit de l'agriculteur par rapport à la biodiversité et les marges de manœuvre : Est-il déjà ouvert à la thématique ? Déjà sensibilisé ? Ou réfractaire ? Sera-t-il prêt à mettre en place des actions et de quelle ampleur ? Y a-t-il des leviers d'actions susceptibles de l'intéresser plus que d'autres ? (chasse, paysage, espèces patrimoniales, auxiliaires…) Et ainsi d'adapter son attitude lors de la visite pour être plus convaincant.

-       De repérer les pratiques agricoles susceptibles d'avoir un impact sur la biodiversité. L'annexe 4 aide à comprendre la signification des réponses au questionnaire préalable et comment les interpréter.

Se référer en bas de page pour accéder aux ressources qui présentent la méthode dans son intégralité ainsi que tous les outils associés.